Adrien Truong, fondateur de France Pronos : «Près de 95% des parieurs sont perdants sur le long terme»

Adrien Truong, 33 ans, fait partie des quatre amis associés à la tête du célèbre site de conseils en paris sportifs, France Pronos*. Néanmoins acteur et ex candidat de télé-réalité, le parisien n’est pourtant pas disposé à faire de sa notoriété un prétexte pour laisser de côté son activité dans l’entreprise. Sportif dans l’âme, entretien avec un homme passionné qui, malgré ses multiples projets, continue de contribuer au développement du site qu’il a co-fondé, il y a presque six ans.

*Nous avons dans l’équipe Anthony, qui est le pronostiqueur foot, le cœur du projet. Xavier, gestionnaire d’entreprise, Alex, gérant de la communication, et Adrien, dont le rôle sera évoqué dans l’interview.

Pouvez-vous évoquer votre parcours, avant de vous lancer dans le monde des paris sportifs ?

J’ai arrêté l’école assez tôt, ce qui m’a permis de rentrer rapidement dans le monde du travail. Ma première véritable expérience professionnelle était en tant que pâtissier, une fonction à laquelle j’étais attaché. Finalement « Un illustre inconnu » a été mon baptême en tant qu’acteur. Dès la fin du tournage, je me suis dit OK, c’est ça que je veux faire dans ma vie.

Pendant cette période, mon seul lien avec les paris sportifs c’était mon pote Anthony (voir l’interview d’Anthony). Un ami capable de pronostiquer des matchs de foot avec une justesse impressionnante.

Fin 2018, en plus de ma carrière d’acteur, on a assez naturellement pris la décision de créer France Pronos ensemble avec deux autres potes : Xavier et Alexandre. C’était le début de l’aventure.

Vous êtes donc co-fondateur de France Pronos. Pouvez-vous revenir sur la création du site, la genèse de ce projet ?

L’histoire est très belle, il s’agit juste d’une bande de potes qui ont un centre d’intérêt commun et qui, en réfléchissant, ont décidé d’exploiter les compétences de chaque personne, dans son domaine de prédilection, pour s’associer et créer un projet qui va allier sport et travail.

C’est ce que l’on a su faire avec France Pronos. Voilà aussi pourquoi nous avons tous trouvé notre place dans l’équipe très facilement. Aujourd’hui, ça nous donne clairement raison, plus le temps passe, plus la boîte grandit, plus il y a d’employés et mieux on en vit.

Vous avez parlé de votre proximité avec Anthony, le pronostiqueur star de France Pronos. Pouvez-vous nous décrire sa manière de travailler ?

La journée de travail pour lui se divise en plusieurs étapes, toutes aussi importantes les unes que les autres. Le matin au réveil, il passe une bonne heure à la lecture des informations sportives du jour, les médias des clubs… etc. Derrière, il regarde les rencontres au programme et fait des pré-analyses. C’est seulement ensuite, pendant deux ou trois heures, qu’il entérine ces décisions. Il finalise les pronostics du jour, les parties sur lesquelles il va se consacrer. Je tiens par ailleurs à rappeler que ses pronostics n’ont pas pour vocation d’augmenter les chances de gain.

Le soir, il regarde les matchs et les commente pour la communauté sur Telegram (suivre gratuitement le canal Telegram). En plus de cela, il garde un œil attentif sur d’autres rencontres. Des rencontres sur lesquelles il n’a pas misé, mais où il se réserve le droit de conseiller les abonnés en LIVE, selon les informations qu’il a à sa disposition.

Quel type de pronostics publiez vous sur France Pronos ?

Il y a plusieurs méthodes pour pronostiquer que l’on acquiert avec l’expérience et le professionnalisme. La meilleure des solutions, celle que nous utilisons sur notre site, c’est ce que l’on appelle dans le milieu les “values bet”.

Au regard de toute l’analyse qu’un Tipster peut faire en amont d’une rencontre, de tous les critères sur lesquels il se base pour faire un pronostic, s’il juge qu’une cote proposée par les bookmakers est payée plus cher qu’elle le devrait, c’est ce que nous appelons un value bet. Lorsque l’on a l’expérience des années, on les reconnait plus facilement et ce sont ces cotes que nous sélectionnons pour parier dessus.

Quels sont les critères sur lesquelles vous vous basez, avec vos collaborateurs, pour donner l’opportunité à ceux qui en ont l’ambition d’intégrer vos équipes, en tant que « Tipsters » ?

Pour intégrer l’équipe en tant que pronostiqueur, en général, nous demandons directement le parcours, le vécu dans les paris sportifs. Le plus difficile, c’est l’historique de leur performance. Nous analysons les centaines de pronostics qu’ils ont pris et tentons de mieux cibler quelle est leur méthode.

Si les critères correspondent à notre vision, le Tipster sera mis à l’essai pendant plusieurs mois et va envoyer ses pronostics en privé à Anthony, qui va analyser et dresser un bilan de performance. Si les résultats sont concluants, c’est là que la décision se prendra pour permettre à cette personne de conseiller ou pas les abonnés qui nous suivent. Depuis trois ans, au moins 150 Tipsters ont déjà dû être dans cette situation, seulement 8 ont pu intégrer l’équipe et faire partie de l’aventure à nos côtés.

À ce propos, quel regard portez-vous sur l’activité du groupe et notamment celle d’Anthony, que vous avez mentionné précédemment ?

Clairement, c’est l’axe principal, le cœur du business. Il n’est pas remplaçable à mes yeux, c’est le spécialiste des pronostics foot. Il va faire des analyses, se pencher sur les statistiques d’une équipe, de la formation adverse, la tactique… C’est quelqu’un qui va tout observer, décrypter… tous les facteurs qui vont permettre d’avoir un regard précis et de proposer les meilleures estimations, il va les avoir en sa connaissance. Il se tient au courant de l’actualité et s’oblige à faire ce travail-là, pour justement avoir les qualités ainsi que les éléments nécessaires pour venir suppléer un Tipster, s’il y a besoin. Dès qu’il y a une question qui se pose, besoin d’une validation sur un pari, la décision définitive reviendra systématiquement à Anthony. C’est lui la tête d’affiche sur les paris sportifs, parmi les dirigeants de France Pronos, tout simplement car il est aujourd’hui le plus compétent de nous quatre sur ce domaine-là.

Que pensez-vous de ce que représente France Pronos aujourd’hui, dans le milieu des paris sportifs français ?

Nous avons des milliers de parieurs, qui nous suivent depuis six ans et qui en attirent d’autres. C’est le fruit d’un travail de longue haleine, de beaucoup d’investissements, de sérieux et de professionnalisme de la part de toutes les personnes qui font partie de notre équipe.

Aujourd’hui France Pronos totalise 180.000 membres. Ce sont des chiffres qui nous font réaliser que notre marque occupe une place de choix dans l’univers des paris sportifs en France.

Désormais, beaucoup d’influenceurs ou autres se lancent dans les conseils en paris sportifs, au travers de la création de sites, de plateformes… comment une entreprise professionnelle comme France Pronos procède pour contrer ce phénomène et continuer d’attirer les parieurs, qui cherchent à être conseillés, vers vos estimations ?

Ils se servent de leur image pour vendre leurs services de pronostics, en faisant croire que les paris sportifs c’est de l’argent facile… Ils vont donner des estimations classiques, mais n’apprennent pas aux parieurs à gérer un capital, à miser utile, ils n’offrent aucun bilan, aucune transparence…

C’est l’inverse de ce que l’on propose. Chez eux, il n’y a pas ce côté professionnel qui nous caractérise.

Nous avons récupéré beaucoup de personnes qui ont précédemment été abonnées à ces influenceurs… aujourd’hui, ces derniers sont satisfaits et continuent à nous accorder leurs confiances. On essaye de se démarquer en vendant un service professionnel, et en les responsabilisant sur leur manière de parier, on fait ça au quotidien, on forme les parieurs de manière globale. Cela ne se limite pas à donner des tendances sur l’issue des différents évènements, on fait un suivi complet qui nous permet d’accompagner les membres sur le long terme, ils se sentent épaulés et non pas livrés à eux-mêmes. Chez nous, il y a plus de sports, plus de Tipsters, plus d’opportunités à saisir.

Sources :
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    Interview sport : dans l’intimité d’un parieur professionnel

    Anthony a 33 ans. Il vit à Lyon. Parieur professionnel depuis 11 ans, il est le fondateur du site Combimultisport.com, spécialisé dans les pronostics sportifs. Fan de football, c’est dès son plus jeune âge que ce « Tipster » se découvre un talent pour les paris sportifs. Rencontre avec un crack de la bankroll.

    Anthony, tu es parieur professionnel depuis 11 ans. Peux-tu m’expliquer ton métier?

    En France on n’a pas vraiment de statut légal mais dans certains pays comme en Angleterre et en Suisse les parieurs professionnels sont considérés comme des professionnels du sport. Mon métier n’a rien à voir avec les gens qui misent au loto foot ou à l’Euromillion par exemple. Pour moi, il y a un réel enjeu. Les bookmakers fixent des cotes grâce à des algorithmes et à des statistiques faites par des traders. Mon but, c’est d’être plus fort qu’eux en misant sur les bonnes cotes. Statistiquement, il y a moins de 5% des joueurs qui ressortent gagnants face aux bookmakers mais j’en fais partie 🙂

    Comment es-tu devenu parieur professionnel?

    Ça s’est fait naturellement. Quand j’avais 15 ou 16 ans, mon père m’a fait parier 1€ avec des copains. Comme j’étais fan de football, j’y ai vite pris goût. Ensuite je passais du temps sur des forums où on parlait entre parieurs et avec le temps je voyais que j’avais un potentiel. Les copains du forum me demandaient systématiquement mes pronostics. J’avais vite laissé tombé l’école, je n’avais pas de diplôme. Alors un jour, j’ai décidé d’essayer plus sérieusement et vers 18 ou 19 ans, je suis devenu parieur pro. Mais c’est à partir de 21 ans que j’ai réellement commencé à en vivre.

    Peux tu nous décrire ta journée type de travail ?

    Le matin, au réveil, je lis la presse sportive, les réseaux sociaux des joueurs et toute l’actualité liée au football pendant au moins 1 heure. Ensuite je cible quelques matchs qui m’intéressent et je pars faire du sport. Ça me permet de réfléchir à mes pronostics. Après j’analyse les éléments et les statistiques. Je me nourris de plusieurs bases de données, du contexte, de l’actualité… etc. Il y a de nombreux critères à prendre en compte. Avec les années, j’ai les bons réflexes et mes petites habitudes. Après déjeuner je rejoins Matisse, un de mes associés. C’est notre expert en tennis. On fait un briefing de toutes nos décisions. En fin de journée je valide mes pronos et je les publie sur mon site (ndlr combimultisport.com). Et le soir j’anime le canal Telegram en accès libre pour tous ceux qui souhaitent profiter de mes conseils et analyses gratuitement (ndlr : t.me/combimultisportpronos). Mon but est de donner à mes abonnés de bons outils et de leur apprendre à gérer leurs émotions et leur bankroll.

    Qu’est ce que ça t’apporte au quotidien?

    Etre gagnant aux paris sportifs a bouleversé ma vie. Je viens d’un milieu très modeste, je n’ai pas fais d’études et je n’ai pas de diplôme. Sans les paris sportifs j’aurais sans doute travaillé à l’usine. Depuis que j’ai 20 ans, grâce à mes paris et à mes gains, j’arrive à assumer financièrement toute ma famille. Pour moi, c’est une source de motivation énorme de voir que je peux offrir à ceux que j’aime une vie meilleure.

    Qu’est ce qui te plait dans ton métier?

    La performance sans hésiter ! Se battre contre le bookmaker c’est excitant. Et puis savoir que je fais partie des 5% de parieurs gagnants c’est valorisant. Après il y a aussi de nombreux avantages : le salaire et l’indépendance. Je vis de ma passion du foot et je voyage quand je veux. Grâce à mon métier, j’ai vécu 1 an à Malte et 1 an en Angleterre et demain si je veux, je peux travailler au bord d’une plage à l’autre bout du monde car finalement j’ai juste besoin de mon téléphone et d’une connexion internet.

    As tu d’autres perspectives d’avenir ?

    Oui, mon nouvel objectif c’est pouvoir partager mes pronostics avec des passionnés comme moi. C’est devenu réel fin 2018 avec la sortie de mon site internet où mes abonnés peuvent avoir accès à une dizaine de mes pronostics par jour (ndlr : pour 29€ par mois).

    Et les vacances ?

    Je prends des vacances quand le foot l’est, c’est à dire en Juin et en Juillet. En hiver, je prends une semaine à Noël car il y a peu de matchs. Mais pour moi, mon métier est une passion donc je n’ai pas la sensation de travailler même si finalement je fais parfois des journées de plus de 12 heures ! Ça reste un vrai plaisir. C’est fatigant car il y a beaucoup de pression mais j’adore ce que je fais.

    Faut-il avoir le goût du risque?

    Je pense que c’est essentiel. Les gens ont l’habitude à plus de stabilité au quotidien. Il faut savoir garder son sang froid. Quand j’avais 20 ans, je pensais être au top niveau mais en fait avec le temps je me rend compte, qu’aujourd’hui, je suis plus sage et que j’ai plus de recul. Les années d’expérience m’ont rendu meilleur dans mes choix et dans mon travail.

    Quelles qualités faut-il pour exercer ton métier?

    Je pense qu’il faut être discipliné, bon en maths et avoir une bonne hygiène de vie. C’est essentiel pour être lucide et bien dans sa tête. Moi le sport ça m’aide à garder les idées claires et à rester serein même en cas de perte. Je pense qu’il faut aussi ne pas être trop vulnérable pour ne pas sombrer dans la maladie du jeu et dans l’addiction.

    Qu’est ce qui distingue un parieur professionnel d’un parieur amateur?

    N’importe qui peut gagner un pari et même parfois avec une grosse cote. Les bookmakers aiment bien mettre en avant les belles histoires mais pourtant il y a une réelle différence. Le parieur pro c’est sur le long terme. Il connait l’actualité sport sur le bout des doigts et il a une vraie stratégie de mises. Pour le parieur amateur, c’est un loisir occasionnel.

    En moyenne, combien gagnes-tu par mois?

    Ça dépend des mois mais en moyenne je varie entre 10 et 12 mois de bénéfices sur l’année. En 2018, j’ai fais presque 110 000€ de profits nets. Chaque mois je mise environ 30000 €. Il y a des mois où je ne gagne pas grand chose et des mois où ça explose.

    Comment affrontes-tu les périodes de perte?

    Je les gère bien. Fin janvier c’était la pire semaine que j’ai eu depuis le mois de mai. J’ai enchaîné les poisses et c’était la catastrophe. Mais avant ça j’avais explosé mes bénéfices donc finalement ça a été bien amorti. Ca fait partie du métier.

    Qu’est ce que l’ARJEL a changé pour toi ? (ndlr : Autorité de Régulation des Jeux en Ligne)

    Jusqu’en 2012, il n’y avait pas de loi, du coup on pouvait s’inscrire sur tous les bookmakers en ligne. Depuis ils ont ouvert à la concurrence. On était trop contents et finalement ça a été la douche froide. De nombreux paris ont été interdits. L’état français prend de grosses taxes et les cotes françaises sont 20% moins importantes que chez nos voisins étrangers.

    Comment vois-tu ton avenir? Tu comptes continuer longtemps?

    Je ne vois pas pourquoi j’arrêterais maintenant [rires]. J’adore ce que je fais donc pour le moment ça me convient parfaitement ! Quand j’avais 20 ans je m’étais fixé un plafond de gains à atteindre mais finalement je l’ai largement dépassé et je pense continuer au moins 10 ans de plus. Et désormais j’ai une nouvelle aventure qui commence avec combimultisport, les abonnés me donnent de très bons retours c’est gratifiant.

    Il y a une recrudescence de sites internet proposant des pronostics. Quelle différence avec ton projet ?

    Effectivement. En fait c’est assez grisant car plusieurs opportunistes ont senti le bon filon. Des stars de la télé-réalité aux diplômés d’écoles de commerce, nombreux sont ceux qui vendent aujourd’hui des abonnements pour accéder à leurs pronostics. Mais là dedans, aucun parieur pro. On se connaît tous entre nous. Ces personnes utilisent parfois des procédés malhonnêtes en falsifiant leur résultats ou leur soi-disant écrans d’ordinateurs. Il faut rester vigilant. Conseil : demandez des vidéos sur smartphone des preuves des gains si vous avez un doute (et pas sur ordinateur !).

    Sources :
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